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Le Spleen de Paris

Repris en 1864 sous le titre Petits poèmes en prose

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N'importe où hors du monde

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   Cette vie est un hôpital où chaque malade est possédé du désir de changer de lit. Celui-ci voudrait souffrir en face du poêle, et celui-là croit qu'il guérirait à côté de la fenêtre.
   Il me semble que je serais toujours bien là où je ne suis pas, et cette question de déménagement en est une que je discute sans cesse avec mon âme.
   "Dis-moi, mon âme, pauvre âme refroidie, que penserais-tu d'habiter Lisbonne? Il doit y faire chaud, et tu t'y ragaillardirais comme un lézard. Cette ville est au bord de l'eau; on dit qu'elle est bâtie en marbre, et que le peuple y a une telle haine du végétal, qu'il arrache tous les arbres. Voilà un paysage selon ton goût; un paysage fait avec la lumière et le minéral, et le liquide pour les réfléchir!"
   Mon âme ne répond pas.
   "Puisque tu aimes tant le repos, avec le spectacle du mouvement, veux-tu venir habiter la Hollande, cette terre béatifiante? Peut-être te divertiras-tu dans cette contrée dont tu as souvent admiré l'image dans les musées. Que penserais-tu de Rotterdam, toi qui aimes les forêts de mâts, et les navires amarrés au pied des maisons?"
   Mon âme reste muette.
   "Batavia te sourirait peut-être davantage? Nous y trouverions d'ailleurs l'esprit de l'Europe marié à la beauté tropicale."
   Pas un mot. - Mon âme serait-elle morte?
   "En es-tu donc venue à ce point d'engourdissement que tu ne te plaises que dans ton mal? S'il en est ainsi, fuyons vers les pays qui sont les analogies de la Mort.
   - Je tiens notre affaire, pauvre âme! Nous ferons nos malles pour Tornéo. Allons plus loin encore, à l'extrême bout de la Baltique; encore plus loin de la vie, si c'est possible; installons-nous au pôle. Là le soleil ne frise qu'obliquement la terre, et les lentes alternatives de la lumière et de la nuit suppriment la variété et augmentent la monotonie, cette moitié du néant. Là, nous pourrons prendre de longs bains de ténèbres, cependant que, pour nous divertir, les aurores boréales nous enverront de temps en temps leurs gerbes roses, comme des reflets d'un feu d'artifice de l'Enfer!"
   Enfin, mon âme fait explosion, et sagement elle me crie: "N'importe où! n'importe où! pourvu que ce soit hors de ce monde!"


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Cette vie est un hôpital où chaque malade est possédé du désir de changer de lit. -- La volupté unique et suprême de l'amour gît dans la certitude de faire le mal. Et l'homme et la femme savent de naissance que dans le mal se trouve toute volupté. -- C'est le diable qui tient les fils qui nous remuent ! Aux objets répugnants nous trouvons des appas ; -- C'est le diable qui tient les fils qui nous remuent ! Aux objets répugnants nous trouvons des appas ; -- En rouvrant mes yeux pleins de flamme J'ai vu l'horreur de mon taudis, Et senti, rentrant dans mon âme, La pointe des soucis maudits ; -- L'art qui satisfait le besoin le plus impérieux sera toujours le plus honoré. -- Tout homme bien portant peut se passer de manger pendant deux jours, de poésie, jamais. -- - Je ne suis donc pas partisan de la rature ; elle trouble le miroir de la pensée. -- Cependant, je laisserai ces pages, — parce que je veux dater ma colère. -- Que la beauté du corps est un sublime don Qui de toute infamie arrache le pardon. -- Le diable, je suis bien obligé d'y croire, car je le sens en moi !Le Salon de 1845
Le Salon de 1846
Le Salon de 1859
La Fanfarlo
Les Fleurs du mal, premi?re ?dition (1857)
Les Fleurs du mal, seconde ?dition (1861)
Le Spleen de Paris
Mon coeur mis ? nu
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Comment on paie ses dettes quand on a du g?nie
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Richard Wagner et Tannh?user ? Paris
Le peintre de la vie moderne
Choix de maximes consolantes sur l'amour
L'?cole pa?enne
Les fleurs du mal, fleurs maladives, la fleur du mal, fleurs du mal de Charles Baudelaire. Les Fleurs du mal Le Spleen de Paris, Les Petits po?mes en prose,po?sie en prose, recueil majeur. Le Spleen de Paris
 
 
"Insouciants et taciturnes, Des Ganges, dans le firmament, Versaient le trésor de leurs urnes Dans des gouffres de diamant." 
 
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